Ouvrir les données de la recherche : quelles implications pour les sciences sociales ?
Article publié par Héloïse Berkowitz (CNRS, LEST, Aix-Marseille Université, Aix-en-Provence, France) et Hélène Delacour (Université de Lorraine, CEREFIGE, F-54000 Nancy, France) le 15 décembre dernier, et s’intitulant «Ouvrir les données de la recherche : quelles implications pour les sciences sociales ?»
Résumé
« Les tendances internationales récentes témoignent des efforts déployés à plusieurs niveaux pour “ouvrir” la science dans l’ensemble de son écosystème et de son cycle de vie, de la collecte des données de recherche à la publication des résultats. Dans le domaine des sciences sociales, le processus de publication est déjà en grande partie en “libre accès” ou en transition vers celui-ci. Cependant, l’ouverture des données de recherche soulève des questions et des préoccupations spécifiques au domaine.
Les enquêtrices cherchent ici à “comprendre ce que signifie l’ouverture des données de recherche pour les sciences sociales, et si, pourquoi et comment les données devraient être ouvertes“. Elles soutiennent que “si l’écosystème d’acteurs, d’infrastructures, de normes et de principes commence à se structurer en France et à l’étranger, il existe plusieurs obstacles au processus d’ouverture des données en sciences sociales :
- une mauvaise perception des motivations de l’ouverture des données, c’est-à-dire une perception erronée des motivations de l’ouverture des données (en se concentrant sur les risques d’exercer un contrôle sur les chercheurs et leur liberté académique et en négligeant des motivations telles que la patrimonialisation des données, la mise en commun et les synergies potentielles, l’instauration de la confiance et un engagement plus large),
- un système basé sur la concurrence et le processus dominant de ” starification ” de la recherche,
- un manque de ressources et de capacités qui pourrait exacerber davantage les inégalités entre les sexes, les communautés, les institutions et les pays,
- et les risques potentiels inhérents à l’ouverture des données et les contraintes spécifiques posées par les données des sciences sociales.
Dans ce contexte, les auteures étudient plusieurs pistes pour rendre opérationnels non seulement les principes FAIR (Findable, Accessible, Interoperable and Reusable) mais aussi CARE (Collective benefit, Authority to control, Responsibility, Ethics) pour l’ouverture des données en sciences sociales, avant de présenter la nouvelle politique d’ouverture des données de M@n@gement ».
Mots clés : Open research data, Open science, FAIR principles, CARE principles, Social sciences
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